J’ai mâché le Nord, j’ai avalé le Sud ; rien ne vint.
J’ai léché le Plein j’ai goûté le Vide mais je ne connus rien.
J’ai dévoré l’Est, j’ai observé le Nord. Comment pourrais-je dépassé tant d’ignorance ?
J’ai fait le 3 j’ai dit le 2 j’ai articulé le 20 j’ai mangé le 1 j’ai aspiré le 9 mais rien ne vint.
Le zéro s’est détourné de mon regard affamé et vicieux.
Chien enragé entouré de singes grimaçant, supplicié du feu intérieur j’ai navigué le Noun et rien ne vint et tout s’empira dans le jour à la teinte du gris séduisant.
J’ai essayé l’usage du vide et j’ai obtenu le visage ignorant. Le ciel s’est refermée ; la terre a cessé de résonner et j’ai dès lors raisonné pour remplacer le son.
Aveugle, sourd froid et brûlant j’ai obtenu une espèce très particulière de la mort que l’on appelle la Vie. J’ai dansé pour un morceau de pain ; j’ai chanté autour des potences pour fêter ma chance comme un d’indigent du cœur fête sa pauvreté qu’il chérit. J’étais le chien j’étais le singe j’étais la sphère froide, glaciale et hermétique. J’ai continué à mâcher, à léché à sucé à avaler goulûment les fruits pourris de mon imagination amputée ainsi je restais affamé.
Puis elle vint, frêle et décidée.
Puis elle vint, heurtant ma morte porte de sa main.
Puis elle vint, animée de l’âme supplémentaire et me dit et me parla et me raconta et me lut et m’écouta et me répondit et me vit et m’attendit.
Elle vint pour donner le seul assaut qui vaille ; celui de l’amour.
Elle m’enseigna l’amour comme la seule langue qu’elle connut.
Je ne la compris pas ; je doutais parfois mais surtout je refusais d’entendre.
Mes oreilles refusèrent la foi qu’elle me présenta.
Qu’importe ; elle persévéra et détruisit mot à mot cette haute tour grise que mon esprit triste construisit pour lui même et en lui même
Alors elle remplaça les mots et les leçons que mon esprit récitait depuis longtempslongtempslongtempslongtempslongtempslongtemps.
Elle remplaça les peaux mortes de mon égo pour un autre habit qui est désormais ma nouvelle vie.
Elle vint et elle vint et encore elle vint et encore et encore elle vint. Elle vient maintenant et chaque jour.
Elle est ici.
Qui ?
Mon épouse.